Durant les vacances d’été 1973 deux instituteurs, René Caïrou et Raymond Sabrié, qui s’intéressent aupatrimoine archéologique narbonnais, ont l’attention attirée par un grand terrain vide de construction qui longeau sud le cimetière de Cité. Ils pensent que ce pourrait être un beau chantier de fouilles. Or, le Ministère des Finances vient d’en faire l’acquisition pour yconstruire l’Hôtel des Impôts. Tandis que René Caïrou demande aupropriétaire l’autorisation d’y entreprendre une interventionarchéologique , Raymond Sabrié procède aux premiers sondages,d’abord manuellement, puis, compte tenu de la profondeur desvestiges, avec un engin mécanique. Partout sont atteintes desstructures antiques. Un premier décapage d’une certaine ampleurmet au jour des murs qui se révèleront être ceux d’une basiliquepaléochrétienne et un grand portique mosaïqué. Le Groupe de Recherches Archéologiques du Narbonnais, dont Yves Solier prend la présidence, est créé fin1973. Mais, pendant près d’un an, de février 1974 à février 1975, le GRAN interrompt les travaux pour se consacrerau sauvetage d’une nécropole située avenue de la Grande Armée dans le quartier Razimbaud. L’association, présidée à partir de 1985 par RaymondSabrié, mènera les fouilles au Clos de la Lombarde etentretiendra le chantier jusqu’à nos jours. Des étudiantsparticiperont annuellement à des stages de fouilles. Devant l’intérêt des vestiges mis au jour au Clos de laLombarde, M. Barruol, Directeur des AntiquitésHistoriques du Languedoc Roussillon, intervient pour quele terrain soit transféré du Ministère des Finances auMinistère de la Culture sauvant ainsi le site.Entre 1975 et 1983 la maison à Portiques est dégagéeprogressivement ainsi que la basilique paléochrétienne. Lafouille se révèle difficile du fait de la découverte de nombreuxenduits peints très souvent négligés par les archéologuesjusqu’aux années 70 et même après. Leur prélèvementminutieux demande beaucoup de temps, de patience et la miseau point d’une technique. L’étude et la restauration despeintures murales est entreprise à partir des années 1976 et sepoursuit encore.Après la fouille des espaces nord-ouest de la maison au GrandTriclinium jusqu’en 1985, le chantier se déplace dans l’espacesitué le long du Cimetière. De nouvelles maisons sont reconnueset partiellement dégagées jusqu’en 1994: maison IV, maison VI etmaison VII. La rue C et le cardo secondaire A sont partiellementfouillés. Les interventions dans ce secteur étaient nécessitées enraison d’un projet de construction de musée qui aurait mis envaleur la maison à Portiques.Entre 1995, date à partir de laquelle les fouilles sont programmées,et 1997, la maison au Grand Triclinium (maison III) est entièrementfouillée. A partir de 1998, les travaux se poursuivent ensuite surl’espace occupé par des thermes au sud-est du site et sur le cardosecondaire D. Dans ce secteur, des établissements artisanauxsont mis au jour.A l’entrée du site (îlot II) et au fond du terrain (îlot IV), des maisons ont été également reconnues et ont livrédes mosaïques confirmant ainsi la présence d’un quartier résidentiel occupé par de belles domus. A mesure que les fouilles progressent, le GRAN protège provisoirement les vestiges avec du sable et procédeà un nettoyage régulier du chantier de fouilles. Rappelons qu’en 1991 un bail emphytéotique est signé entre l’Etat et la ville de Narbonne à propos de ce sitequi sera inscrit et classé en 2007.Mais le site du Clos de la Lombarde n’a pas livré tous ses secretsIMAGES DE LA RESTAURATION DES PEINTURES MURALES